L'EGYPTE !
Nouvelles manifestations en Egypte, un an après le massacre des pro-Morsi
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Des partisans de Morsi manifestent près du Caire le 15 août 2014 | AP/Ahmed Abdel Fattah
Un an après le massacre de centaines de partisans du président égyptien déchu Mohamed Morsi au Caire, trois personnes sont mortes, vendredi 15 août, dans des affrontements en marge de nouvelles manifestations. Neuf personnes, dont des policiers, ont été blessées et huit manifestants ont été arrêtés après ces heurts survenus à l'ouest et au sud de la capitale égyptienne. Jeudi, quatre personnes avaient déjà trouvé la mort dans des violences similaires.
Depuis la destitution le 3 juillet 2013 du président islamiste par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah Al-Sissi, ses partisans manifestent régulièrement pour réclamer son retour, et notamment le vendredi à l'issue de la prière musulmane hebdomadaire. Leur mobilisation s'est cependant affaiblie sous le coup d'une sanglante répression des autorités qui a fait plus de 1 400 morts.
UNE « TUERIE DE MASSE » EN AOÛT 2013
Le point culminant de cette répression a été atteint le 14 août 2013, quand les forces de sécurité ont mis fin dans un bain de sang à deux sit-in pro-Morsi sur les places de Rabaa Al-Adawiya et Nahda au Caire, faisant plus de 700 morts en quelques heures, selon le bilan officiel établi par le gouvernement égyptien. L'organisation internationale Human Rights Watch (HRW) évoque de son côté 817 morts sur la seule place de Rabaa.
Lire notre synthèse au moment des faits : Une dispersion qui est devenue un « bain de sang »
L'ONG a publié le 12 août un rapport accablant sur ces événements, parlant d'une « tuerie de masse » qui « s'apparente probablement à un crime contre l'humanité ». « Sur la place Rabaa, les forces de sécurité égyptiennes ont perpétré l'une des plus grandes tueries de manifestants en une seule journée dans l'histoire récente », a commenté le directeur exécutif de HRW, Kenneth Roth.
L'organisation, qui évoque « un acte de répression planifié au plus haut niveau », réclame une enquête qui pourrait viser jusqu'à M. Sissi, qui a été élu triomphalement en mai après avoir éliminé toute opposition.
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